a By Chris Watson RĂ©pĂ©tera-t-il le jeu des pingouins bombes ? Danny DeVito, qui a jouĂ© le mĂ©chant connu sous le nom de Pingouin dans le film Batman Returns de 1992, reprendra le personnage mais cette fois dans une bande dessinĂ©e.Le tant attendu long mĂ©trage de Matt Reeves, adaptant les pĂ©ripĂ©ties du fameux hĂ©ros dĂ©guisĂ© en chauve-souris, sort enfin. Et câest le moment de savoir si le choix de Robert Pattinson se rĂ©vĂšle judicieux ou non. Les adaptations cinĂ©matographiques de lâhomme chauve-souris nâont pas toujours Ă©tĂ© Ă la hauteur. DirigĂ© par Tim Burton, avec la musique du gĂ©nialissime Danny Elfmann influencĂ© par des compositeurs europĂ©ens, Michael Keaton- dont le dĂ©faut Ă©tait de ressembler Ă Julien Lepers-Ă©voluait dans un monde Ă©voquant un conte gothique. La force dâun Batman rĂ©side toujours au travers de lâinterprĂ©tation des mĂ©chants. ColorĂ©, bouffonnesque, et cynique, pour Jack Nicholson qui interprĂšte un Joker qui Ă©pouse les codes festifs des annĂ©es 80 libĂ©rales. Affreux, mĂ©chant, et miroir inassumĂ© de la laideur de la haute-sociĂ©tĂ© de Gotham City, pour la prestation de Danny DeVito en Pingouin. Puis vint hĂ©las Joel Schumacher le Grand Massacreur. Son Batman Forever avec Val Kilmer est une pale parodie avec les cabotinages conjoints de Tommy Lee Jones en Double-Face et de Jim Carrey qui- ĂŽ scandale- joue LâHomme-MystĂšre ou Riddler comme si il sâagissait du Joker qui se met Ă faire du Jim Carrey de lâĂ©poque se complaisant Ă faire des gags et des mimiques lourdingues. Le summum du ridicule viendra avec la suite intitulĂ©e Batman&Robin qui est lâun des plus gros massacre en terme de production cinĂ©matographique George Clooney qui sort une Bat-Credit card; Arnold Schwarzeneger de granit qui ponctue ses apparitions par des » Freeze » ou des rĂ©pliques du style » Il va geler en enfer! »; Bane qui fait penser Ă un culturiste essayant dâeffrayer des enfants dans une foire foraine; Uma Thurmann accoutrĂ©e en habituĂ©e des soirĂ©es Ă©changistes Ă©co-bobos. Le film fut tellement dĂ©criĂ© que les producteurs hollywoodiens ne prenaient plus au sĂ©rieux tout projet autour de Batman. Vint Christopher Nolan qui donnera un nouveau souffle. La performance de Christian Bale, adepte du transformisme comme le sont Viggo Mortensen et Daniel Day-Lewis, est une dissonnance nette par rapport aux interprĂ©tations prĂ©cĂ©dentes plus lĂ©gĂšres. Batman/ Bruce Wayne a une double personnalitĂ© et est traversĂ© de doutes, de remords, et dâinterrogations. La trilogie de Nolan rĂ©ussit le tour de force dâintroduire des thĂ©matiques sociĂ©tales dans ce qui aurait pu sâen tenir quâĂ du divertissement. Dans Batman Begins, sorti quatre ans aprĂšs les attentats du 11 Septembre 2001, Ras al-GhĂ»l et sa secte des Ombres Ă©voquent implicitement les jihadistes aux ordres dâOussama Ben Laden. Liam Neeson est sobre dans son rĂŽle de faux-mentor fanatique. Dans les Batman de Tim Burton les scĂšnes de combat sâautorisaient des fantaisies acrobatiques car dans les annĂ©es 80-90 le KaratĂ©, le Ninjutsu, et le Kung-Fu, Ă©taient en vogue. Chez Nolan, elles sont voulues plus rĂ©alistes par le style de Close Combat prisĂ© par Batman le Keysi Fighting Method. Toutefois le film a encore quelques petites imperfections et la musique wagnĂ©rienne dâHans Zimmer est quelque peu pompiĂšre. Mais ce sera le second volet, The Dark Knight, qui mettra la chose au sommet de son art. Une perle rare. Non seulement un blockbuster qui ne prend pas son spectateur pour un consommateur abruti gobant du popcorn. Une tension permanente qui doit tout au Joker jouĂ© par Heath Ledger, qui est lĂ une crevure intĂ©grale sadique qui se plaĂźt Ă semer le chaos et Ă dĂ©truire mentalement autrui. De la prestation musicale nerveuse dâHans Zimmer se dĂ©gagera une atmosphĂšre insoutenable. Why so serious? The Dark Knight est assurĂ©ment le plus grand film de super-hĂ©ros jamais rĂ©alisĂ© et câest paradoxal Batman nâa aucun pouvoir spĂ©cial. EmportĂ©, brut mais avec des tonalitĂ©s aĂ©riennes, et tragique. Sur fond dâĂ©vocation de la crise Ă©conomique, et des thĂ©ories du complot menant Ă la rĂ©volte, le troisiĂšme opus de la trilogie Nolan- The Dark Knight Rises- nâarrivera pas Ă la hauteur du prĂ©cĂ©dent. La scĂšne oĂč Marion Cotillard meurt est rĂ©vĂ©latrice dâun Ă©tat dâesprit baclĂ©, alors que Nolan est connu pour ĂȘtre trĂšs pointilleux sur les dĂ©tails, et peut-ĂȘtre dâavoir envie de passer Ă autre chose. Il faut aussi savoir que la mort dâHeath Ledger a chamboulĂ© le scĂ©nario originel et que le choix de Tom Hardy en Bane intervient en roue de secours. TDKR est le moins bon de toute la trilogie. Vient le Batman interprĂ©tĂ© par Ben Afleck, qui par son mĂštre quatre-vingts-douze et sa carrure est celui qui est Ă mĂȘme le plus Ă ressembler au Batman de la BD. Introduit dans le Snyderverse par lâentremise du Batman vs Superman, cette version est Ă©videmment inspirĂ©e de celle du dessinateur Frank Miller connu pour son travail formidable sur Sin City et pour quelques dĂ©clarations au lance-flammes qui le situe Ă la droite de la droite dure Ă©tasunienne,et aussi de la version musculeuse quâon incarne dans la franchise des jeux vidĂ©os Batman Arkham. Le film est en soi bourrin, bien sombre avec une bonne qualitĂ© dâimages, mais sans plus. Du Zack Snyder. ObligĂ© de mettre sa carriĂšre en pause aprĂšs un drame familial, le film Justice League passe entre les mains de Joss Whedon. Whedon doit sa notoriĂ©tĂ© Ă la sĂ©rie dĂ©jantĂ©e mais trĂšs fifille Buffy contre les Vampires, et au premier volet de la franchise Avengers dont les rĂ©pliques pour adolescents attardĂ©s gobeurs de pop-corn ternissent la qualitĂ© des effets spĂ©ciaux. Les producteurs ont profitĂ© de lâabsence de Snyder pour modifier le film Ă leur sauce. Et Whedon nâaurait pas eu des relations faciles avec certains acteurs dĂ©jĂ que sa rĂ©putation le prĂ©cĂ©dait. Le film sera dĂ©criĂ©. Snyder finira par revenir et sortir un director cut qui sans tenir du gĂ©nie a le mĂ©rite de rĂ©habiliter le projet. Robert Pattinson Bon ou pas bon? Le Batman de Matt Reeves mise dans la subtilitĂ© et insiste sur une ambiance noire de polar qui joue avec les nerfs du spectateur Ă lâinstar dâun thriller captivant, que le Seven de David Fincher jouĂ© par Brad Pitt et Morgan Freeman a portĂ© au sommet de son art. QuantitĂ© de films, de sĂ©ries, et de romans policiers US ont repris le principe pour la plupart dans des perspectives strictement consumĂ©ristes et commerciales, avec quelques petits relents dâidĂ©ologie sĂ©curitaire pour certaines. La France, cette orgueilleuse, cherchera Ă faire de mĂȘme mais rares sont vraiment les cas oĂč on ne tombe pas sur des nanars franchouillards cas des productions TF1 ou des trucs lĂ©gers France TV qui vont sur des bons sentiments. Le paradoxe est fort nĂ©anmoins avec la scĂšne du Polar littĂ©raire oĂč, pardonnez du peu, tout est passĂ© au scalpel ou Ă la scie. Câest oublier quâĂ la base Batman est un hĂ©ros de pulp et que son univers trĂšs sombre tire ses racines du Roman Gothique et du roman noir. Batman et ses adversaires, si lâon fait bien attention, symbolisent chacun une pathologie inscrite dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux qui sert de rĂ©fĂ©rence au champ psychiatrique. La question Ă deux millions de Dollars Robert Pattinson est-il bon pour incarner le Chevalier Noir? Sans hĂ©siter, la rĂ©ponse est oui. EmbĂȘtĂ© par quelques petites sĂ©quences, en prime celle oĂč il est grimĂ© en Robert Smith chanteur de The Cure, il se hisse en seconde position ex aequo dans les rangs des acteurs ayant interprĂ©tĂ© lâHomme Chauve-Souris, au mĂȘme niveau que Michael Keaton mais loin encore devant les performances » transformistes » de Christian Bale. Les gadgets se conforment au rĂ©alisme de Reeves lĂ oĂč chez Burton, Schumacher, et Nolan, ils jouaient de beaucoup dans lâeffet dĂ©monstratif. La musique de Michael Giacchino explore en profondeur lâangoisse, la frayeur, mais aussi le soulagement. Les scĂšnes de baston, concĂ©dons-le, tiennent encore du rĂ©alisme introduit par Nolan. Lâautre diffĂ©rence majeure est la prĂ©sence de diversitĂ© au sein du casting, ce qui a dĂ» faire rĂąler bien des haters rĂ©acs auxquels il faudrait rappeler que Bob Kane et Bill Finger- crĂ©ateurs de Batman- nâĂ©taient pas WASP du tout et que aussi les dessinateurs, les artistes, expĂ©rimentent, modifient, ou sâadaptent au fil des Ă©poques. Parfois, sans partir dâun point de vue politique, on peut ĂȘtre aussi puriste en respectant lâesprit Ă partir duquel une Ćuvre a Ă©tĂ© crĂ©e. Mais rendons-nous bien compte quâun pur Batman devrait ĂȘtre mis en scĂšne dans un dĂ©cor des annĂ©es 30-40. ZoĂ« Kravitz interprĂ©te Selina Kyle Catwoman dans un registre autre que sa version sexualisĂ©e SM et mythique jouĂ©e par Michelle Pfeiffer, câest-Ă -dire au travers dâune caractĂ©risation qui inclut plus de sensibilitĂ©, de thĂ©matique intersectionnelle bisexualitĂ©, mĂ©tissage et dâune quĂȘte de soi. La version de James Gordon jouĂ©e par Jeffrey Wright est dans la continuitĂ© de celle incarnĂ©e par Gary Oldman. MĂ©connaissables aussi sont John Turturro en Carmine Falcone et Colin Farrell en Pingouin. Note
Méchantde Batman joué par Danny DeVito. pingouin; Plante dont on mange la tige cuite, en compote. rhubarbe; Grille protégeant le radiateur de la voiture. calandre; Forme de gouvernement despotique et cruel. tyrannie; Que
Quoi de mieux quâune rĂ©trospective sur le film culte Batman Le DĂ©fi » Batman Returns en VO de Tim Burton pour la pĂ©riode de NoĂ«l ? Si vous avez grandi avec les Batman de Burton, ou si vous nâavez jamais vu cette Ćuvre gothique se dĂ©roulant pendant NoĂ«l, proposant deux des meilleures incarnations sur grand Ă©cran des plus cĂ©lĂšbres nĂ©mĂ©sis de Batman, cette rĂ©trospective est faite pour vous. LA GENĂSE DU PROJET Suite au succĂšs critique et public de Batman, ayant rapportĂ© 413,34 millions de dollars dans le monde en 1989, Warner Bros souhaite lui offrir une suite. En 1991, le studio demande alors Ă Sam Hamm, scĂ©nariste de Batman, dâĂ©crire le scĂ©nario, avec pour directive dâintroduire le personnage de Robin, qui Ă©tait Ă deux doigts dâavoir une apparition dans le premier opus, et celui du Pingouin. Warner, qui avait surveillĂ© le travail de Tim Burton avec une pesante pression sur le tournage du premier opus, souhaite son retour Ă la rĂ©alisation. RĂ©ticent au plus haut point, Burton dĂ©cline la proposition, considĂ©rant Batman comme son film le moins personnel, avec un souvenir de tournage trĂšs atroce. En effet, il nâavait pas une minute Ă lui, travaillant sept jours sur sept dans des conditions exĂ©crables, avec lâimpossibilitĂ© de prendre le moindre recul, sans parler du script qui changeait rĂ©guliĂšrement. Le studio, conscient de lâascension de Burton dans le milieu du septiĂšme art, comme en tĂ©moigne son dernier film Ă lâĂ©poque, Edward au mains dâargent, dĂ©cide de lui offrir carte blanche. Le rĂ©alisateur, aprĂšs une longue rĂ©flexion, accepte cette intĂ©ressante opportunitĂ©. Il fait alors appel Ă Daniel Waters afin de réécrire le scĂ©nario, enlevant les personnages de Robin et Vicki Vale. Le personnage dâHarvey Dent est entiĂšrement réécrit afin dâĂȘtre remplacĂ© par un antagoniste inĂ©dit du nom de Max Shreck, en rĂ©fĂ©rence au comĂ©dien Max Schreck ayant interprĂ©tĂ© Nosferatu dans le long-mĂ©trage expressionniste de Friedrich Wilhelm Murnau. Lâexplosion tuant Shreck Ă la fin de Batman Returns devait Ă la base dĂ©figurer le personnage initial dâHarvey Dent. Burton et Waters travaillent le traitement de Catwoman, qui nâĂ©tait pas exploitĂ© Ă sa juste valeur dans le premier jet, dâautant plus que ce personnage est lâantagoniste favori du rĂ©alisateur aprĂšs le Joker, bien que la frontiĂšre entre le bien et le mal soit parfois fine pour le personnage fĂ©minin. Pour une ultime réécriture concernant le background et la psychologie du Pingouin, il engage de maniĂšre officieuse Wesley Strick scĂ©nariste de Coupable Ressemblance, Arachnophobie, Les nerfs Ă vif, Wolf. Ă noter que dans une des versions du scĂ©nario, Oswald Cobblepot dĂ©couvrait que Max Shreck Ă©tait en rĂ©alitĂ© son frĂšre, ce dernier Ă©tant considĂ©rĂ© par leur famille comme le bon fils privilĂ©giĂ©. ApprĂ©ciant particuliĂšrement les fĂȘtes de NoĂ«l et dâHalloween, quâil utilisera dans LâĂ©trange NoĂ«l de Monsieur Jack, Ed Wood, Charlie et la Chocolaterie, etc., Burton dĂ©cide de situer le rĂ©cit entier de Batman Returns pendant la pĂ©riode de NoĂ«l. Pour les personnages du Pingouin et de Catwoman, il nâhĂ©site pas leur donner apparence pour le premier et origine fantastique pour la seconde. TrĂšs clairement, le rĂ©alisateur ne souhaite pas livrer une suite directe au premier Batman, prĂ©fĂ©rant crĂ©er une tout autre version plus personnelle et complexe. On note dans le film dâautres Ă©lĂ©ments rĂ©currents de ses univers, tel le pont oĂč les Cobblepot abandonnent le Pingouin utilisation des ponts que lâon retrouve dans Beetlejuice, Les Noces FunĂšbres ou encore Sleepy Hollow, la cage de lâoiseau du Pingouin ainsi que la cage oĂč est enfermĂ© Max Shreck dans lâantre du Pingouin, sans oublier la cage dâOswald bĂ©bĂ© dans le prologue du film cages et leurs symboles utilisĂ©s dans Sleepy Hollow et Sweeney Todd, sans oublier la cloche en verre dans laquelle est enfermĂ© le papillon dans Les noces funĂšbres, le costume Ă rayures comme celui que porte Max Shreck ou encore le cirque du Triangle Rouge cirques et fĂȘtes foraines exploitĂ©es entre autres dans Ed Wood et Big Fish. LE CASTING Michael Keaton se voit offrir la somme de 11 millions de dollars afin de reprendre le rĂŽle du Chevalier Noir. Bien que Warner soit rĂ©ticent Ă ce cachet, Tim Burton insiste en leur faisant comprendre que Keaton les mĂ©rite amplement, ce qui assurera dĂ©finitivement son retour pour cette suite. Tout comme Keaton, Michael Gough et Pat Hingle reprennent leurs rĂŽles respectifs dâAlfred et du commissaire Gordon. Pour le Pingouin et sa réécriture tragique et fantastique, la liste de casting contient les noms de Bob Hoskins, John Candy, Christopher Lloyd, Alan Rickman, John Goodman, Joe Pesci, Christopher Lee, Dean Martin et Dustin Hoffman, ce dernier Ă©tant le premier choix de Warner Bros. Tim Burton, lui, souhaite la prĂ©sence de Marlon Brando pour ce rĂŽle. Finalement, câest Danny DeVito qui est dĂ©signĂ© pour interprĂ©ter Le Pingouin. Dâabord hĂ©sitant, il acceptera le rĂŽle sur les conseils de son ami Jack Nicholson, celui-ci ayant bien sĂ»r interprĂ©tĂ© le Joker dans le premier film, vantant Ă©galement la passion de Tim Burton Ă la rĂ©alisation. Burgess Meredith, lâinoubliable Mickey de la saga Rocky, mais aussi interprĂšte du Pingouin dans la sĂ©rie Batman des annĂ©es 60, doit incarner le pĂšre dâOswald Cobblepot dans la scĂšne dâouverture. HĂ©las, trĂšs malade pendant cette pĂ©riode, il est remplacĂ© par Paul Reubens, le Pee-wee Herman de Pee-wee Big Adventure, premier film de Tim Burton. Reubens interprĂ©tera de nouveau le pĂšre du Pingouin dans la sĂ©rie Gotham. Pour le rĂŽle de Max Shreck, industriel immonde et manipulateur, Burton dĂ©sire engager David Bowie, dĂ©jĂ considĂ©rĂ© pour interprĂ©ter le Joker dans le premier film. Un Ă©change a lieu entre les deux, mais Bowie se voit contraint de dĂ©cliner lâoffre puisquâil sâest engagĂ© auprĂšs de David Lynch pour Twin Peaks Fire Walk With Me dont le tournage est prĂ©vu sur la mĂȘme pĂ©riode. Lâauthentique Christopher Walken Voyage au bout de lâenfer, The King of New York, True Romance, Dangereusement VĂŽtre, Pulp Fiction est alors engagĂ© pour le rĂŽle. Parmi les membres du Triangle Rouge, le comĂ©dien et contorsionniste Doug Jones est choisi pour interprĂ©ter le clown maigre ». Par la suite, Jones a continuĂ© dâapparaĂźtre dans les adaptations de comics puisquâil a incarnĂ© Pointe Man dans Mystery Men, le Surfeur dâArgent dans le mĂ©diocre Les 4 Fantastiques et le Surfeur dâArgent, ainsi que Abe Sapien dans les deux films Hellboy de Guillermo Del Toro ainsi que LâAnge de la Mort dans le second opus. Vincent Schiavelli, apparu entre autres dans Gatsby le Magnifique, Vol au-dessus dâun nid de coucou et Amadeus, se voit proposer le rĂŽle du joueur dâorgue », un autre membre du Triangle Rouge. Concernant le rĂŽle de Selina Kyle, Tim Burton engage Annette Bening suite Ă sa prestation dans Les Arnaqueurs, aprĂšs les refus de Sigourney Weaver, Geena Davis et Jodie Foster. Souhaitant que sa Catwoman porte une combinaison noire, brillante et sexy avec des points de suture symbolisant la fragmentation du personnage, il charge les costumiers du premier opus, Bob Ringwood et Mary Vogt de cette crĂ©ation particuliĂšre, en Ă©troite collaboration avec Annette Bening pour les essayages et les ajustements. Le corset du costume est créé par Phil Reynolds, spĂ©cialiste des tenues de ballet et opĂ©ra. Tombant finalement enceinte de son mari Warren Beatty, Annette quitte le projet Ă contrecĆur. Inquiet et dĂ©sespĂ©rĂ©, Burton organise des castings de derniĂšre minute, voyant dĂ©filer Raquel Welch, Jennifer Jason Leigh, Demi Moore et Nicole Kidman. Aucune dâelles nâĂ©tant retenue, le rĂ©alisateur poursuit son casting, jusquâĂ ce que Sean Young Blade Runner, Dune, Wall Street qui avait Ă©tĂ© remplacĂ©e par Kim Basinger dans le rĂŽle de Vicky Vale suite Ă une chute Ă cheval, lui demande de participer au casting. Burton refusant, celle-ci va jusquâĂ enfiler une combinaison afin de se prĂ©senter aux studios Warner, interpellant un homme ressemblant Ă Burton sur le parking, puis sâintroduisant dans le bureau du producteur Mark Canton, alors en pleine conversation avec Michael Keaton. Young bondit sur le canapĂ© en disant Je suis Catwoman ». Cette anecdote farfelue est depuis restĂ©e dans les annales. La liste de casting contient Ă©galement les noms de Bridget Fonda, Susan Sarandon, Cher, Madonna et Michelle Pfeiffer Scarface, Les liaisons Dangereuses, Wolf, Esprits Rebelles. Finalement, câest cette derniĂšre qui dĂ©croche le rĂŽle tant convoitĂ© de Selina Kyle. Imaginant apparaĂźtre dans deux ou trois scĂšnes uniquement, elle est agrĂ©ablement surprise de dĂ©couvrir le traitement de ce personnage fort Ă la psychologie complexe lors de la lecture du scĂ©nario. TOURNAGE ET COMPOSITION MUSICALE Le tournage dĂ©bute en Juin 1991. Pour les dĂ©cors du film, Bo Welsh, directeur artistique ayant travaillĂ© sur Beetlejuice et Edward aux mains dâargents, succĂšde au talentueux Anton Furst. Ce dernier, dĂ©cĂ©dĂ© cette mĂȘme annĂ©e, avait remportĂ© lâOscar des meilleurs dĂ©cors pour Batman. Bien que ses magnifiques dĂ©cors soient conservĂ©s Ă Pinewood, Burton prĂ©fĂšre utiliser les studios Warner Ă Burbank, afin que Welsh, selon ses directives, crĂ©e une tout autre Gotham City, dans un style expressionniste collant parfaitement Ă sa vision. En plus de ces dĂ©cors et de la rĂ©fĂ©rence au comĂ©dien Max Schreck concernant le style et la culture allemande de lâĂ©poque, une allusion historique est faite dans le rĂ©cit lorsque Shrek suggĂšre au Pingouin de dĂ©clencher une catastrophe similaire Ă lâincendie du Reichstag, attentat dĂ©clenchĂ© par les nazis en 1933 afin de mettre fin Ă la RĂ©publique de Weimar. La sĂ©curitĂ© de ce tournage est tellement Ă©levĂ©e que Kevin Costner se voit refuser la visite des plateaux. Incarner de nouveau le personnage de Bruce Wayne/Batman est plus difficile que prĂ©vu pour Michael Keaton lors des trois premiers jours de tournages. Il se surprend Ă faire en quelque sorte une imitation de son interprĂ©tation du premier opus. DĂšs le quatriĂšme jour, il aborde une nouvelle approche, plus naturelle, comme sâil incarnait le personnage pour la premiĂšre fois. Au fil du tournage, il parle longuement de la psychologie de Bruce Wayne avec Tim Burton, demandant parfois Ă ce dernier de ne pas prononcer certaines rĂ©pliques de son personnage quâil jugeait trop superflues. Burton et lui-mĂȘme tombent donc dâaccord sur cette vision distante et mystĂ©rieuse du personnage. Ce choix, additionnĂ© Ă lâimportante prĂ©sence des protagonistes dans le rĂ©cit a donnĂ© le rĂ©sultat parfois controversĂ© que lâon connait aujourdâhui Batman relĂ©guĂ© au second plan au profit du Pingouin, de Catwoman et de Max Shreck. Elizabeth Sanders, la femme du cocrĂ©ateur de Batman, Bob Kane, effectue un camĂ©o Ă la quarante et uniĂšme minute, prononçant la fameuse rĂ©plique Heâs like a frog that become a Prince ». Afin dâobtenir lâapparence du Pingouin, trois heures de maquillage et de pose de prothĂšses visage et mains sont nĂ©cessaires pour Danny DeVito, sans parler du costume grossissant Ă enfiler et des vĂȘtements. DeVito a dâailleurs interdiction de dĂ©crire Ă quiconque le maquillage du Pingouin, y compris Ă sa propre famille. Totalement impliquĂ© dans son processus dâinterprĂ©tation, DeVito reste immergĂ© dans le rĂŽle entre les prises. Quant Ă Catwoman, la combinaison moulante Ă©tant difficile Ă enfiler, Michelle Pfeiffer est obligĂ©e dâĂȘtre enduite de talc. Le costume en place, lâair est aspirĂ©, puis une couche de silicone y est Ă©talĂ©e afin dâobtenir un rendu brillant. Afin de prĂ©voir dâĂ©ventuelles dĂ©chirures du costume, que ce soit pendant les habillages ou sur le tournage, Bob Ringwood et Mary Vogt, fabrique une cinquantaine de combinaison pour Catwoman, dâune valeur de 1000 dollars piĂšce. Les costumes sont tellement serrĂ©s quâils empĂȘchent Pfeiffer de respirer convenablement et dâentendre sa propre voix. Concernant la scĂšne oĂč le personnage met lâoiseau du Pingouin dans sa bouche avant de le relĂącher, câest un acte que Michelle Pfeiffer exĂ©cute rĂ©ellement, et ce, sur plusieurs prises, au grand Ă©tonnement de Burton et de lâĂ©quipe du film. Pour le costume de Batman, Burton souhaite abandonner lâanatomie humaine afin dâavoir une allure plus simple et Ă©lĂ©gante ressemblant Ă une sculpture. Le duo de costumiers Ă©tudie des objets dâart dĂ©co afin dâintĂ©grer ce style, ce qui donne un bat-costume aux lignes trĂšs structurĂ©es avec un rendu mĂ©tallique sur certaines parties. Quant Ă la batmobile, celle du premier film conçu par Anton Furst est rĂ©utilisĂ©e et subit quelques modifications, dont une peinture non plus mate, mais brillante. Pour les tournages avec les vĂ©ritables pingouins, les plateaux doivent ĂȘtre maintenus en permanence Ă -1 degrĂ©. Le rĂ©cit se dĂ©roulant en hiver, ce procĂ©dĂ© est Ă©galement bĂ©nĂ©fique pour certaines scĂšnes puisquâil permet dâavoir de la buĂ©e sortant de la bouche des comĂ©diens. Bien entendu, les immenses pingouins sont incarnĂ©s par des comĂ©diens de petite taille en costume. Ă cela sâajoutent des marionnettes animatroniques. Pour lâoccasion, Burton fait appel au fameux Stan Winston. ConsidĂ©rĂ© comme le maĂźtre de lâanimatronique, il est reconnu pour avoir donnĂ© vie aux androĂŻdes de la saga Terminator, mais aussi pour avoir créé la Reine xĂ©nomorphe dâAliens le Retour, les dinosaures de la trilogie Jurassic Park, le Predator, ainsi que pour avoir travaillĂ© sur les maquillages du mythique clip Thriller de Michael Jackson. Son Ă©quipe est dâailleurs responsable du maquillage du Pingouin. Cela est la seconde collaboration entre Burton et Winston, ce dernier ayant créé le maquillage, mais aussi lâeffet spĂ©cial des ciseaux dâEdward aux mains dâargent. Ses crĂ©ations Ă©tant tellement rĂ©alistes, il surprend sur le plateau un vĂ©ritable pingouin endormi contre lâun des pingouins mĂ©caniques. Concernant la composition musicale, Burton fait de nouveau appel Ă Danny Elfman, lui permettant de prolonger le processus du score du premier opus tout en lâexplorant de maniĂšre plus intense et personnelle. Les notes sont plus sombres et le style devient gothique et poĂ©tique, se mĂȘlant parfaitement au rĂ©cit et Ă la rĂ©alisation de Batman Returns. Elfman y met tout son talent et son cĆur. Comme il le dit lui mĂȘme, travailler sur un score est dix fois plus intense que dâĂȘtre dans un groupe de rock. La composition se fait sur dix semaines, totalement immergĂ©es de midi Ă deux heures du matin chaque jour, sans lire ni Ă©couter de musique afin de se donner corps et Ăąme dans ce quâil appelle une fusion entre la musique de film et la musique dâopĂ©ra. On se souviendra notamment des puissants et inoubliables Birth of a Penguin » et Selina Transforms », qui a nous a donnĂ© des frissons lorsque Selina, dans un accĂšs de dĂ©mence, saccage son appartement et crĂ©e son costume de Catwoman. Sans oublier le magnifique The Cemetery », Ă©mouvant Ă souhait, ainsi que Selinaâs Electrocution » et The Finale ». Mention spĂ©ciale Ă lâenvoĂ»tante chanson Face to face » du groupe Siouxsie and the Banshees, co-composĂ©e avec Danny Elfman, utilisĂ©e lors de la scĂšne de danse entre Selina et Bruce Ă la soirĂ©e costumĂ©e de Max Shreck juste avant la dĂ©couverte de leurs alter ego respectifs, et entendue de nouveau dans le gĂ©nĂ©rique de fin. Ă la demande de Warner Bros un mois avant la sortie du film, un plan montrant la rĂ©apparition de Catwoman regardant la projection du Bat-signal est tournĂ© avec une doublure afin dây ĂȘtre ajoutĂ© en guise de plan final. Le coĂ»t de ce tournage additionnel est de 50 000 dollars. Ă noter que pour le doublage français, Philippe Peythieu, doubleur entre autres dâHomer Simpson, prĂȘte sa voix au Pingouin aprĂšs avoir doublĂ© le personnage dâAlexandre Knox dans le premier opus. Il devient par la suite lâun des doubleurs officiels de Danny Devito, ainsi que celui du Pingouin dans la sĂ©rie animĂ©e Batman de Bruce Timm et Paul Dini, The Batman, Batman lâalliance des hĂ©ros, les films dâanimation Batman contre Dracula et Batman Assaut sur Arkham et les jeux vidĂ©o Arkham City, Arkham Origins et Arkham Knight. QUELQUES RĂPLIQUES DE BATMAN RETURNS OSWALD COBBLEPOT Sache que tout ça nâest quâun mauvais rĂȘve. Tu es au lit bien blotti, bourrĂ© de tranquillisants dans le confort et le calme. Agonisant sous lâeffet de carcinogĂšnes que tu as personnellement vomis au cours de toute ta vie de profiteur. Tragique ironie, ou licence poĂ©tique ? Ă toi de me le dire. MAX SHRECK Mon Dieu, câest vrai. Lâhomme-pingouin, crĂ©ature des Ă©gouts. OSWALD COBBLEPOT Aussi Ă©trange que ça puisse te sembler Max, toi et moi, on a quelque chose en commun. Toi et moi, on est perçus comme des monstres. Mais va savoir pourquoi, les gens respectent le monstre que tu es, alors que moi jusquâici, non. CATWOMAN sâadresse Ă un violeur Jâadore les grands types baraquĂ©s qui nâont pas peur de jouer les durs devant une femme sans dĂ©fense. Vas-y en douceur, câest mon dĂ©pucelage. AGENT DE SĂCURITĂ 1 Câest qui ça ? AGENT DE SĂCURITĂ 2 Câest quoi ça ? Je ne sais pas sâil faut ouvrir le feu ou sâil faut tomber amoureux. CATWOMAN Pauvres mecs, toujours en train de confondre vos pistolets et vos parties. SELINA KYLE Des petites amies ? BRUCE WAYNE Bien sĂ»r. Oh, vous pensez Ă du sĂ©rieux. Non. Une fois, un fiasco. SELINA KYLE Pour quelle raison ? Attendez, je crois savoir. Vous lui faisiez des mystĂšres. BRUCE WAYNE Non, je lui racontais tout. SELINA KYLE Ah ? Et elle a eu peur de la vĂ©ritĂ© ? BRUCE WAYNE Et bien, il y a deux vĂ©ritĂ©s. Elle avait du mal les concilier parce que jâavais moi-mĂȘme du mal⊠à les concilier. Et si Vicki a cru que⊠SELINA KYLE Vicki ? HĂŽtesse de lâair ou patineuse ? BRUCE WAYNE Non, câĂ©tait une reporter-photo. SELINA KYLE Mais avait-elle raison de penser que vous viviez mal votre dualitĂ© ? BRUCE WAYNE Si je vous dis oui, vous allez tout de suite penser Ă un dĂ©doublement, Ă Mister Hyde et au docteur Jekyll⊠alors je ne pourrais plus vous embrasser SELINA KYLE Ce sont les gars qui se prĂ©tendent normaux qui vous déçoivent. Les dingues, ça ne fait jamais peur, avec eux câest lâamour fou. ALFRED Nâoublions pas de rĂ©parer la batmobile, tout cela sous le sceau du secret. Hors de question de conduire votre joyau chez le premier ferrailleur venu. BRUCE WAYNE Le sceau du secret ? Qui a fait rentrer Vicki Vale dans la batcave ? JâĂ©tais assis, je travaillais, tout Ă coup je me retourne, elle Ă©tait lĂ . Oh salut Vick, entre donc ». OSWALD COBBLEPOT sâadresse Ă Catwoman Extraordinaire. Tu es la Belle et la BĂȘte rĂ©unies dans un seul et succulent cadeau de NoĂ«l. OSWALD COBBLEPOT Je suis prĂ©sent en personne pour chercher le fiston chĂ©ri de Gotham, Monsieur Chip Shreck. Tu viens avec moi, le malabar champion en toute connerie, tu mourras au trĂ©fonds des Ă©gouts. MAX SHRECK Pas Chip. Si vous avez une once dâhumanitĂ©, prenez-moi Ă sa place. OSWALD COBBLEPOT Je nâen ai pas, alors câest non. OSWALD COBBLEPOT Vous ĂȘtes jaloux parce que je suis un vrai monstre et que vous, vous devez porter un masque. BATMAN Câest bien possible. BATMAN Livrons-le Ă la police. Et rentrons Ă la maison, ensemble. Selina, vous ne voyez pas ? Nous sommes pareils⊠Nous sommes pareils, doubles, chacun de nous est deux. CATWOMAN Bruce. Jâaimerais tellement rentrer avec vous dans votre chĂąteau, comme dans tous les vrais contes de fĂ©es. Elle griffe Bruce au visage. Mais je crois que je ne le supporterais pas, ce ne sera pas ce quâon appelle un happy end. BOX-OFFICE, CRITIQUES ET POTENTIELLES SUITES Lors de sa sortie en salles, Batman Returns est le premier long-mĂ©trage Ă bĂ©nĂ©ficier de la technologie Dolby Digital. Pour son week-end dâouverture aux Ătats-Unis, il engrange 47,7 millions de dollars, un record. Le film rapporte 163 millions de dollars aux Ătats-Unis aprĂšs 18 semaines en salle, pour obtenir au final une recette mondiale de 266 millions de dollars, soit 40 % de moins que le premier opus. Le film, jugĂ© trop sombre, divise les critiques, et les exĂ©cutifs de Warner Bros y sont trĂšs attentifs, tout en Ă©tant déçus et en colĂšre contre Burton. Le merchandising est trĂšs variĂ©, allant des jouets aux dĂ©guisements en passant par lâadaptation du film en comics. Sans oublier le jeu vidĂ©o, trĂšs fidĂšle au long-mĂ©trage, sorti sur Master System, Game Gear, Mega Drive, Mega-CD, Nes, Super-Nes, Amiga et Atari Lynx, en plus de la version MS-DOS. Tout cela permet de rapporter beaucoup de dollars, malgrĂ© les controverses. En effet, suite Ă la sensualitĂ© exacerbĂ©e de Catwoman, ainsi que de nombreux sous-entendus sexuels et le fameux liquide noir verdĂątre et visqueux sortant de la bouche du Pingouin, des associations ainsi que plusieurs parents se plaignent du film. McDonaldâs ira mĂȘme jusquâĂ enlever les jouets dĂ©rivĂ©s de ses Happy Meal. Conscient de ces retours, en plus des critiques mitigĂ©es et du semi-Ă©chec au box-office, Warner Bros nâaccordera pas la rĂ©alisation du troisiĂšme opus Ă Tim Burton, pourtant motivĂ© Ă lâidĂ©e de prolonger sa vision. Le studio souhaite en consĂ©quence adopter une nouvelle optique pour les futurs films, avec une vision plus accessible et lumineuse. Ce qui donnera en 1995 le mĂ©diocre Batman Forever dont le peu de scĂšnes sombres et psychologiques a Ă©tĂ© enlevĂ© au montage par le studio, et le nanardesque Batman et Robin en 1997. Il est important de constater que Warner emprunte aujourdâhui le mĂȘme chemin avec le DC Films. Suite aux critiques sur Batman V Superman bien que le studio soit responsable de la coupe de 30 minutes au montage, heureusement rĂ©intĂ©grĂ©es pour la version Blu-ray du film de Zack Snyder, Warner vise une direction plus lisse et superficielle, comme le prouve en partie lâapproche du long-mĂ©trage Wonder Woman, et surtout, le nouveau traitement infligĂ© Ă Justice League. Le parallĂšle avec la situation des annĂ©es 90 est donc troublant et agaçant. Selon les rumeurs, le troisiĂšme opus que Burton avait en tĂȘte aurait introduit un Homme-MystĂšre incarnĂ© par Micky Dolenz ou Robin Willliams, et une Double-Face qui aurait Ă©tĂ© la suite du traitement dâHarvey Dent de son premier Batman, incarnĂ© de nouveau par Billy Dee Williams, ainsi que lâĂpouvantail. Pour ce dernier rĂŽle, Johnny Depp Ă©tait le premier choix de Burton. Le rĂ©cit se serait Ă©galement dĂ©roulĂ© pendant la fĂȘte dâHalloween, de maniĂšre bien plus poussĂ©e que Batman Forever, ce qui nâest pas Ă©tonnant connaissant le rĂ©alisateur. Un film centrĂ© sur la Catwoman de Batman Returns fut envisagĂ© durant plusieurs annĂ©es. Daniel Waters avait mĂȘme Ă©crit une version complĂšte du scĂ©nario, mais le projet fut abandonnĂ©, Warner prĂ©fĂ©rant se consacrer Ă la vision grand public » du Chevalier Noir aprĂšs le succĂšs de Batman Forever.
Adam West est la vedette de la premiĂšre version en prise de vue rĂ©elle de Batman. Burt Ward joue son acolyte Robin. Le film prĂ©sente Ă©galement quatre des meilleurs mĂ©chants de Batman. crĂ©dit d'image 20th Century Fox Le premier film Batman moderne voit Michael Keaton affronter le Joker de Jack Nicholson, qui cherche Ă empoisonner tout Gotham. crĂ©dit d'image Warner Bros. Michael Keaton revient dans le rĂŽle de Batman pour affronter le Pingouin, jouĂ© par Danny Devito. Heureusement, il a un peu d'aide de la Catwoman de Michelle Pfeiffer. crĂ©dit d'image Warner Bros. Batman Val Kilmer fait Ă©quipe avec Robin Chris O'Donnell pour affronter deux de ses plus cĂ©lĂšbres mĂ©chants, Two-Face Tommy Lee Jones et The Riddler Jim Carrey. crĂ©dit d'image Warner Bros. Le dernier film Batman des annĂ©es 90 est le seul film oĂč George Clooney incarne le croisĂ© capĂ©, et oĂč Alicia Silverstone incarne Batgirl. crĂ©dit d'image Warner Bros. Le premier film de Christopher Nolan sur Batman prĂ©sente Christian Bale dans le rĂŽle de Bruce Wayne et montre son entraĂźnement pour devenir Batman par une organisation mystĂ©rieuse. crĂ©dit d'image Warner Bros. Le couronnement des films Batman voit Bale revenir en tant que Batman pour affronter la version iconique du Joker de Heath Ledger. crĂ©dit d'image Warner Bros. Le Bane de Tom Hardy arrive Ă Gotham avec pour mission de dĂ©truire la ville et de se venger de Batman pour avoir tuĂ© Ra's Al Ghul. crĂ©dit d'image Warner Bros. Batman, maintenant jouĂ© par Ben Affleck, dĂ©cide que Superman Henry Cavill est une menace et construit un costume alimentĂ© par de la kryptonite pour l'Ă©liminer. crĂ©dit d'image Warner Bros. Le Batman d'Affleck n'est pas trĂšs prĂ©sent dans ce film, mais il apparaĂźt dans quelques scĂšnes pour montrer comment la Suicide Squad a atterri en prison. crĂ©dit d'image Warner Bros. Deux ans aprĂšs la mort de Superman, Batman sent le danger poindre Ă l'horizon et entreprend de former la Ligue de justice. crĂ©dit d'image Warner Bros. Il n'y a pas vraiment de Batman dans ce film, mais Joaquin Phoenix a remportĂ© le prix du meilleur acteur pour son interprĂ©tation du mĂ©chant emblĂ©matique, le Joker. crĂ©dit d'image Warner Bros. Robert Pattinson incarne Bruce Wayne, alias Batman, qui s'efforce d'affronter la version sadique du Riddler de Paul Dano. crĂ©dit d'image Warner Bros }
CommeindiquĂ© prĂ©cĂ©demment, lâacteur, scĂ©nariste et producteur Danny DeVito Ă©crira une histoire mettant en vedette le personnage quâil a jouĂ© dans Batman Returns. IllustrĂ© par Dan Mora, lâhistoire co-stars Catwoman, Ă©galement un mĂ©chant de la suite rĂ©alisĂ©e par Tim Burton dans uneâhistoire/romance de braquage amusanteâ.Le cinĂ©ma rĂ©serve des surprises quand il sâagit de voir ce que peut donner un acteur quand il sort de sa zone de confort. Si les comiques qui sâessaient Ă des rĂŽles dramatiques sont nombreux, ceux qui passent complĂštement du cĂŽtĂ© des mĂ©chants sont plus rares. Parfois ça marche clairement bien et on se demande mĂȘme pourquoi lâacteur en question est restĂ© cantonnĂ© Ă la comĂ©die si longtemps quand il peut donner du gros niveau en jouant un iconique vilain de film. On vous propose de voir quelques exemples ici et franchement ça vaut le coup dâĆil. 1. John Leguizamo dans Spawn Vous connaissez peut-ĂȘtre John Leguizamo pour des rĂŽles comme celui de Luigi dans lâinfĂąme film Mario Bros » ou dans lâexcellent lâimpasse » oĂč il joue Benny Blanco. Leguizamo qui vient quand mĂȘme du stand-up Ă la base jouait Ă©galement le rĂŽle de lâun des mĂ©chants du film Spawn » le clown. Assez malaisant, son personnage est plutĂŽt rĂ©ussi par rapport au ton du film on va dire et Spawn mĂ©riterait un bon reboot tant le personnage est bien assez intĂ©ressant pour quâon lui laisse une nouvelle chance en live-action. 2. Jim Carrey dans Batman Lorsque Jim Carrey obtient le rĂŽle de lâhomme mystĂšre dans le film Batman Forever », lâun des films abandonnĂ©s par Tim Burton, il est encore connu principalement pour des comĂ©dies absurdes Ă succĂšs. Incarner un adversaire de lâhomme mystĂšre est un bon moyen de sâessayer Ă un style nouveau, du moins ça aurait Ă©tĂ© le cas sans le style trĂšs kitsch et excentrique quâil donne Ă son personnage. On reste quand mĂȘme pas mal dans le comique clownesque mais ça compte comme un mĂ©chant. 3. Danny DeVito dans Batman le dĂ©fi Puisquâon parle de lâunivers Batman, le cas de Danny DeVito est Ă©galement dans le thĂšme de ce top. FormĂ© de longues annĂ©es aux rĂŽles comiques comme dans la sitcom Taxi », DeVito jouait dĂ©jĂ des rĂŽles plus dramatiques et nâĂ©tait plus totalement cantonnĂ© aux comĂ©dies. Mais le rĂŽle dâun mĂ©chant Ă©tait un pari Ă prendre, surtout avec la vision trĂšs animale » et franchement dĂ©gueulasse du personnage que voulait imposer Tim Burton. Finalement ça marche clairement bien et le physique de lâacteur colle totalement au rĂŽle. 4. Robin Williams dans Insomnia Ce remake du film SuĂ©dois et NorvĂ©gien rĂ©alisĂ© par lâexcellent Christopher Nolan montrait lâaffrontement en pleine lumiĂšre entre Al Pacino et Robin Williams. Williams, qui jouait le tueur et antagoniste du film nâen Ă©tait pas Ă son coup dâessai en terme de personnage sombre, mais il arrivait Ă distiller le malaise et la complexitĂ© du tueur tout au long de ce polar. Ăvidemment, Robin Williams Ă©tait principalement connu avant ça pour des films plus lĂ©gers mais aussi pour une carriĂšre de stand-up assez prolifique. 5. Kevin James dans Becky Vous avez probablement dĂ©jĂ vu la gueule sympathique de Kevin James dans des comĂ©dies amĂ©ricaines comme Paul Blart » ou Chuck & Larry ». HabituĂ© Ă ce genre de films ou de rĂŽles comiques comme la sitcom King of Queens », James a littĂ©ralement Ă©tonnĂ© tout le monde quand on lâa annoncĂ© dans le rĂŽle dâun nĂ©o-nazi assez Ă©nervĂ© Ă©chappĂ© de prison dans le film Becky ». Ouais pas forcĂ©ment raccord avec les rĂŽles prĂ©cĂ©dents mais un bon virage de carriĂšre qui peut porter ses fruits. 6. Steve Martin dans La prisonniĂšre espagnole Steve Martin est Ă©galement un icone du stand-up amĂ©ricain depuis les annĂ©es 70. On ne compte plus les rĂŽles dans des comĂ©dies que lâacteur a interprĂ©tĂ© au cours de sa carriĂšre mais câest dans le film La prisonniĂšre espagnole quâil brille par son rĂŽle beaucoup plus sĂ©rieux et sombre. Câest aprĂšs lâavoir vu sur les planches de Broadway dans En attendant Godot » que le rĂ©alisateur a dâailleurs dĂ©cidĂ© de lui laisser un rĂŽle dans ce film assez incroyable qui tient son nom dâun systĂšme dâarnaque connu. 7. Sacha Baron Cohen dans les MisĂ©rables LâinterprĂšte de Borat, Ali-G, Bruno et dâun paquet dâautres personnages sâĂ©tait dĂ©jĂ prĂȘtĂ© Ă lâexercice dâincarner un mĂ©chant dans Hugo Cabret », mais inutile de dire que cela nâĂ©tait rien en comparaison de lâun des plus gros enfoirĂ©s de la littĂ©rature française le mari ThĂ©nardier. Pouvoir jouer une aussi belle grosse merde humaine est un cadeau pour cet acteur trĂšs versatile mais quâon connait principalement pour des comĂ©dies. 8. Bernie Mac dans Bad Santa Le regrettĂ© Bernie Mac Ă©tait Ă©galement une pointure du stand-up amĂ©ricain lorsquâil a commencĂ© Ă jouer dans plusieurs comĂ©dies comme tous les acteurs de ce top finalement. Puis on lui a donnĂ© un rĂŽle dans Bad Santa, une autre comĂ©die, dans laquelle il joue un vĂ©ritable enfoirĂ© de directeur de centre commercial vraiment pourri. Si on peut dire que la plupart des personnages du film sont de vraies pourritures, Bernie Mac est parfait dans sa composition. 9. Mo'nique dans Precious Aux Ătats-Unis, Moânique est considĂ©rĂ©e comme lâune des plus grandes stand-uppeuses de sa gĂ©nĂ©ration, ce qui lui a fait assez logiquement commencer Ă la tĂ©lĂ© et au cinĂ©ma dans des rĂŽles comiques. Mais câest dans le gĂ©nialissime film Precious quâelle crĂšve lâĂ©cran en jouant le personnage dâune mĂšre absolument dĂ©testable et violente. Aucune fausse note, de A Ă Z le personnage de Mary est absolument infĂąme et transpire de rĂ©alisme. 10. Steve Carell dans Foxcatcher Une prestation tout bonnement incroyable que celle de Carell dans ce film marquant et dont on peut Ă©galement saluer celles des deux autres acteurs Mark Ruffalo et Channing Tatum. Mais il faut avouer que Carell vole la vedette aux autres dans le rĂŽle de John du Pont et casse complĂštement son image dâacteur comique comme, au hasard, celui de Michael Scott dans The Office. Un coup de maĂźtre pour une prestation mĂ©morable. 5O2CB.