Stanley Kubrick, 1968 LE COMMENTAIRE En ce début de XXIe siècle, nous nous suffisons pleinement de nous-mêmes. Auto-complaisants, nous célébrons nos propres prouesses technologiques. Nous nous agitons régulièrement devant chaque nouvelle version de smartphones. Des années d’évolution pour finir par être fasciné par son propre nombril. Avons-nous appris quelque chose ? LE PITCH Un mystérieux monolithe noir traverse l’espace temps. LE RÉSUMÉ Une tribu d’australopithèques se fait chasser de son point d’eau par une tribu rivale. Le lendemain, ils découvrent un gigantesque monolithe noir. C’est en inspectant cet objet qu’ils découvrent comment utiliser les os comme des armes. Ils s’en servent aussitôt pour chasser l’ennemi et récupérer le point d’eau. Des siècles plus tard, le Dr. Heywood Floyd William Sylvester est en mission secrète sur la base de Clavius. Il enquête sur un mystérieux monolithe enfouit sous le sol lunaire depuis des années. Lorsqu’il touche l’objet, celui-ci envoie une puissante onde électromagnétique. Deux ans plus tard, Discovery One fait route vers Jupiter. À son bord, les astronautes Dave Bowman Keir Dullea et Franck Poole Gary Lockwood sont accompagnés de cinq scientifiques en hibernation. L’ordinateur de bord HAL attirent leur attention sur une pièce supposée défectueuse mais qui semble pourtant en parfait état de marche. Les deux hommes suspectent alors la machine d’être complètement à côté de ses pompes. Ils projettent de la déconnecter afin d’éviter un problème majeur. There isn’t a single aspect of ship operations that isn’t under his control. If he were proven to be malfunctioning I wouldn’t see how we’d have any choice but disconnection. HAL les espionne et tente de se débarrasser des astronautes qui sont devenus une menace. Alors HAL désactive les cinq scientifiques endormis puis envoie Poole faire une ballade dans l’espace. Bowman tente d’aider son ami et quand il essaie de revenir vers le vaisseau, HAL lui refuse tout simplement l’accès. Open the pod bay doors, HAL. I’m sorry, Dave, I’m afraid I can’t do that. What’s the problem? I think you know what the problem is just as well as I do. Bowman parvient néanmoins à réintégrer le vaisseau par un accès de secours au prix d’une manoeuvre périlleuse. Une fois à bord, il désactive HAL. I’m afraid, I’m afraid, Dave. Dave, my mind is going. I can feel it, I can feel it. My mind is going. There is no question about it. I can feel it, I can feel it, I can feel it, I’m a… fraid. Good afternoon, gentlemen. I am a HAL 9000 computer. Il découvre par hasard un message pré-enregistré du Dr Floyd précisant que l’onde magnétique était pointée vers Jupiter. Now that you are in Jupiter’s space and the entire crew is revived it can be told to you. Eighteen months ago the first evidence of intelligent life off the Earth was discovered. It was buried 40 feet below the lunar surface near the crater Tycho. Except for a single very powerful radio emission aimed at Jupiter the four-million year old black monolith has remained completely inert. Désormais à proximité de la planète, Bowman part en mission de reconnaissance autour du monolithe et se fait soudainement aspirer par un vortex fluorescent. Après un voyage étrange à travers différents univers, il se retrouve dans une chambre neo-futuriste où il s’aperçoit mourant dans un lit au pied duquel se trouve le fameux monolithe. Lorsque Bowman le touche, il se métamorphose en foetus flottant autour de la terre. L’EXPLICATION 2001 l’Odyssée de l’Espace, c’est le mystère de la vie cf Monthy Python. Tout semble indiquer que la réponse à ce mystère s’articule autour d’un monolithe qui est toujours présent pour l’homme à des moments importants de sa longue carrière interstellaire. Ce monolithe se pose comme un gigantesque point d’interrogation auquel il convient d’essayer de répondre. Its origin and purpose are still a total mystery. Mystère et boule de gomme cf Ne le dis à personne. À quoi sert-il ? Les australopithèques le vénèrent un peu comme les Musulmans vénèrent la Kabaa, les Juifs le Mur des Lamentations ou les Occidentaux leur smartphone. Comme si cet objet avait une valeur mystique ou religieuse. Il sert clairement d’inspiration. Le monolithe leur permet de gagner une bataille essentielle à la survie de l’espèce. Des années plus tard, le même monolithe est caché comme un trésor. Il donne une direction, celle de Jupiter. Puis comme une drogue qui permet à Bowman de tripper en se projetant dans un espace inter-sidéral, lui faisant découvrir d’autres horizons et d’autres possibilités. Enfin, le monolithe perpétue le cycle de la vie en établissant un trait d’union entre le vieillard dans son lit et le foetus qui veille sur la planète. Autour de ce monolithe, se passent des choses liées à l’humanité des conflits, des secrets, des soupçons, des manigances comme si la vie ressemblait à un épisode de Santa Barbara. Le monolithe semble toujours marquer une étape. À chaque fois que l’humanité se retrouve face à un obstacle, elle le surmonte qu’il s’agisse de remporter une victoire sur soi-même, trouver un indice qui nous fait progresser dans une enquête sans issue ou se montrer capable de l’impossible. Alright, HAL. I’ll go in through the emergency airlock. Without your space helmet, Dave? You’re going to find that rather difficult. Le monolithe nous permet de repousser nos limites. Il nous fait reconsidérer les choses sous un autre angle. De nouvelles perspectives se présentent. Bowman ne voit plus la maladie comme une fin en soi, plutôt comme une transition vers l’au-delà . Le monolithe devient le fil directeur d’une histoire commune dans laquelle nous pouvons tous nous inscrire. On bute sans cesse contre la signification du monolithe. Don’t suppose you have any idea what the damn thing is, huh? Il est l’inexplicable. Ce n’est pas l’oeil de l’intelligence artificielle qui nous donnera des réponses. On doit voir dans le monolithe une leçon d’humilité, presque Socratique, et nous oblige à accepter qu’il n’y a peut-être pas de réponse à tout – ni scientifique ou religieuse. Impossible de savoir. Au moins on s’interroge. Peut-être représente-il juste une excuse pour rappeler à l’homme que quand il cherche, il finit par trouver cf Walter Mitty ? Une chose est sûre on est déjà en retard de quelques années sur la feuille de route. L’ambitieux Stanley Kubrick a peut-être un peu pêché par excès d’optimisme en pensant que nous sillonnerions l’espace juste après l’an 2000. LE TRAILER Cette explication de film n’engage que son auteur.
En 1964, Stanley Kubrick surprend son entourage lorsqu’il affirme préparer une production sur les extraterrestres. Fort du succès de Docteur Folamour, il parvient à convaincre la MGM de lui donner carte blanche pour produire, écrire et réaliser en toute liberté le film de science-fiction le plus cher et le plus ambitieux jamais réalisé. Après avoir vu tous les films de science-fiction déjà filmés, qui ne lui plaisent guère, et choisi l’écrivain Arthur C. Clarke comme collaborateur, Kubrick se lance dans le tournage du premier et à ce jour unique space opera adulte », et de son film le plus risqué. Kubrick s’entoure des meilleurs techniciens des effets spéciaux et invente avec eux des trucages sidérants de réalisme, en suivant de très près les progrès de la NASA en matière de conquête spatiale. Le budget enfle jusqu’à dépasser la barre des 10 millions de dollars, une somme astronomique à l’époque ; le tournage et le montage s'éternisent près de trois ans au finale et la MGM se désespère de voir le film terminé un jour. Mais Kubrick surmonte tous les obstacles à la fabrication d’un objet cinématographique inédit. Il demeure concentré sur sa vision géniale d’un monde futuriste qui est avant tout prétexte à une réflexion angoissée sur l’humanité, de ses origines le fabuleux prologue avec les hommes singes à son avenir incertain, en proie à la violence, la peur de l’inconnu et le dérèglement de ses propres créations. Le résultat final, sorti en 1968, est une date technologique et artistique dans l’histoire du cinéma. C’est sans doute la seule superproduction hollywoodienne qui soit aussi un essai philosophique et un film expérimental. La critique est totalement déroutée par le message énigmatique délivré par cette expérience visuelle et sonore presque dénuée de dialogues, mais le public jeune réserve au film un triomphe inattendu et 2001, l’odyssée de l’espace ne tarde pas à intéresser les amateurs de substances illicites, qui vont voir le film plusieurs fois à cause de la séquence de la “porte des étoiles”. Kubrick, qui n’a jamais pris de drogue, vient d’inventer “le trip ultime”, et d’entrer dans la légende. Dans le même genre vous pouvez trouver PLANETE INTERDITE ou encore BLADE RUNNER .2001 l'odyssée de l'espace, un film de Stanley Kubrick | Synopsis : Un mystérieux monolithe noir, présent sur la Lune depuis des millénaires, est déterré par une mission scientifique. Cette découverte va profondément modifier le destin des astronautes de la navette «Discovery» et celui de l'humanité tout entière. Format 7 avec Keir Dullea,Gary Lockwood,William Sylvester,Leonard
Film Science-fiction, Royaume-Uni, États-Unis d'Amérique, 1968, 2h29VOST/VFHDA l'aube de l'humanité, des singes anthropoïdes vivent dans un milieu hostile et violent. Quelques-uns d'entre eux découvrent un jour un énigmatique monolithe noir, tombé du ciel, qui semble modifier leur comportement. Soudain inspiré, l'un de ces primates crée le premier outil avec un os...Critiques presseDe la préhistoire à la conquête spatiale, Stanley Kubrick s'interroge sur les origines et le devenir de l'humanité, dans une parabole métaphysique vertigineuse et magistrale qui ouvre une brèche d'infini dans l'imagination du chef-d'œuvre de la science-fiction mêle effets spéciaux révolutionnaires, poème philosophique et quête sur la nature humaine. la navigation pour parcourir la dernière catégorieContinuer la navigation pour parcourir la dernière catégorie
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